Skip to main content

Vous prenez un traitement ou vous êtes malade et vous vous interrogez sur la poursuite de votre allaitement ?

Contre-indications à l’Allaitement Maternel

Les maladies du côté du bébé

Chez le nouveau-né, la seule contre-indication totale et définitive à l’allaitement est la galactosémie congénitale. Il s’agit d’une maladie très rare qui empêche le bébé d’assimiler le lactose.

Il ne peut donc digérer ni le lait maternel, ni aucun lait infantile. En cas de phénylcétonurie, un autre trouble de l’assimilation, le bébé peut en revanche être mis au sein si on lui donne aussi du lait en poudre sans phénylalanine en complément.

Par ailleurs, une malformation de la bouche (bec-de-lièvre, fente palatine ou frein de la langue trop court) peut rendre la tétée difficile. Lorsque la succion est vraiment trop compliquée, voire impossible, vous pouvez toujours tirer votre lait afin que votre enfant puisse bénéficier quand même de ses bienfaits.

Les maladies du côté de la maman

Chez la maman, les contre-indications à l’allaitement maternel restent assez exceptionnelles. Allaiter est ainsi déconseillé si elle souffre d’une maladie cardio-vasculaire, rénale ou respiratoire sévère, car cela peut aggraver son état de santé.

Concernant les hépatites, elles ne sont pas considérées comme des contre-indications à l’allaitement, sous réserve que l’enfant soit vacciné à la naissance (hépatite B) ou que la mère ne soit pas dans la phase aiguë de la contamination (hépatite C).

Les maladies virales banales (rubéole, rougeole, oreillons, varicelle…) ne compromettent pas non plus l’allaitement, et en cas de cytomégalovirus, le lait maternel n’est contre-indiqué que s’il s’agit d’un bébé prématuré.

Par contre, certaines affections graves peuvent se transmettre à l’enfant via le lait maternel, c’est le cas par exemple du virus du sida. Selon les conditions de vie, il peut être préférable de choisir une alimentation de substitution ou de recourir quand c’est possible au lait maternel d’autres femmes (nourrices) qui sont séronégatives. Le risque de transmission du virus du sida par le lait maternel se situe entre 5 % et 20 %. Selon l’OMS, il doit être mis en balance avec les risques de maladies et de décès auxquels sont exposés les enfants qui ne sont pas nourris au sein dans les pays en développement.

Des études ont montré cependant que les virus contenus dans un lait chauffé à 62,5°C pendant 30 minutes étaient détruits et que le bébé pouvait donc recevoir du lait maternel ainsi traité.
Lorsque la maman a contracté au cours de la grossesse ou de l’allaitement certaines infections bactériennes comme la listériose, la gonococcie, les infections à salmonelles ou les streptocoques, celles-ci peuvent imposer des sevrages et des séparations temporaires. Selon les cas, elles peuvent reprendre l’allaitement après 24 heures de traitement ou lorsque les examens montreront que leur lait n’est plus contaminé.

En cas d’herpès avec des lésions sur un sein, il faut éviter de mettre le bébé en contact avec elles, surtout s’il a moins d’un mois. En revanche, il n’y a aucun danger à lui donner le lait tiré du sein atteint, ni à l’allaiter avec l’autre sein.

Compatibilité des médicaments

Très peu de médicaments sont réellement incompatibles avec l’allaitement maternel, car contrairement à ce que l’on peut penser, l’enfant reçoit en moyenne au maximum 1 % de la dose du traitement ingéré par sa mère.

Les médicaments qui posent vraiment problème sont donc ceux qui restent longtemps dans la circulation sanguine et comportent ainsi un risque d’accumulation. Cependant, il existe presque toujours une bonne alternative thérapeutique à la plupart des médicaments contre-indiqués, sauf en cas de traitement d’un cancer par chimiothérapie. N’hésitez donc pas à vous renseigner auprès d’un médecin compétent sur le sujet, d’un consultant en lactation ou de La Leche League, afin de trouver les médicaments qui conviennent le mieux.

Concernant l’alcool et le tabac, bien sûr, il est conseillé d’éviter de boire et de fumer, mais même dans ce cas, certaines études ont montré que les enfants allaités se portaient mieux que ceux nourris au lait industriel*. Pour atténuer les effets nocifs du tabagisme et de l’alcool, veillez toujours à donner le sein à votre enfant avant de consommer une boisson alcoolisée ou de fumer, plutôt qu’après. En revanche, la consommation de drogues, en particulier le cannabis, est formellement contre-indiquée au cours de l’allaitement.

* Selon les recommandations de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES)

En cas d’hospitalisation

Une hospitalisation ne nécessite pas forcément l’arrêt de l’allaitement.

Renseignez-vous sur les possibilités de garder votre bébé avec vous ou qu’on vous l’amène régulièrement dans la journée pour la tétée.

Sinon, continuez autant que possible à tirer votre lait pour entretenir la lactation, éviter un engorgement et pouvoir envisager ensuite la reprise de l’allaitement. Ce sera bien sûr plus facile s’il s’agit d’une hospitalisation prévue à l’avance, et cela dépendra aussi évidemment de l’état dans lequel vous serez.